- égrillard
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égrillard, arde [ egrijar, ard ] n. et adj.• 1640; « malfaiteur, voleur » v. 1580; de griller « glisser », altér. de écriller, escriller (XIIe); a. nord. °skridla « glisser »1 ♦ Vx Gaillard, luron.2 ♦ Adj. Qui se complaît dans des propos ou des sous-entendus licencieux. ⇒ grivois, libertin, paillard, polisson. Dès qu'il a un peu bu, il devient égrillard. « Un ton plaisantin, parfois même égrillard » (A. Gide). Histoire égrillarde. ⇒ gaulois, libre, osé, 1. salé. « L'œil moitié égrillard, moitié attendri » (Loti).⊗ CONTR. Pudique, sérieux.
● égrillard, égrillarde adjectif (moyen français griller, glisser, de écriller, avec l'influence de glisser) Qui se complaît dans des propos gaulois, grivois ou dans une conduite trop libre ; qui dénote cet état d'esprit : Sous-entendus égrillards. ● égrillard, égrillarde (synonymes) adjectif (moyen français griller, glisser, de écriller, avec l'influence de glisser) Qui se complaît dans des propos gaulois, grivois ou dans...Synonymes :- cru- gaillard- gaulois- grivois- hardi- leste- libertin- polisson- saléContraires :- pudibond- pudiqueégrillard, ardeadj. Licencieux, grivois. Chanson égrillarde.⇒ÉGRILLARD, ARDE, adj. et subst.I.— AdjectifA.— [En parlant d'une pers.] Qui se complaît dans des propos grivois ou licencieux. Des ouvrières généralement laides, mais égrillardes (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 292). Égrillardes demoiselles aux regards gluants (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 382). Bourgeois égrillards, qui disent beaucoup de polissonneries (ROLLAND, Beeth., t. 2, 1937, p. 584).B.— [En parlant d'une chose, d'un comportement ou d'un discours] Un peu trop libre, ayant une tendance à la gauloiserie. Air, sourire égrillard; histoire, chanson égrillarde; propos, yeux, sous-entendus égrillards. Une joie égrillarde emplissait les cœurs (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Boule de suif, 1880, p. 147). Quelques bouffonneries égrillardes (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 456) :• 1. Peu à peu notre entretien cessa d'être militaire pour devenir égrillard et puis franchement cochon...CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 155.II.— Subst. Personne d'humeur gaillarde, de conduite trop libre. Quelque égrillarde à moitié nue qui se penche vers leur visage (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 342) :• 2. Ces égrillards iraient, d'humeur bouffonne,Pincer au lit le diable et ses suppôts.BÉRANGER, Chansons, t. 3, 1829, p. 2.Rem. On rencontre ds la docum. a) Un ex. de l'adj. subst. avec valeur de neutre. Le public toujours avide de l'égrillard! (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 86). b) Un ex. du subst. fém. égrillardise. Caractère égrillard. Alban était le seul auprès de qui elle pût goûter cette mousse d'égrillardise dont elle s'était grisée (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 504).Prononc. et Orth. :[
], fém. [-
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. I. Subst. 1. Ca 1580 esgrillard « malfaiteur, voleur » (PH. LE PICARD, Nouvelle fabrique des traits de vérité, 56 ds DELB. Mat.); 2. 1640 « personne d'une conduite libre » (OUDIN Curiosités). II. Adj. 1. 1656 air égrillard (Th. CORNEILLE, Le Geôlier de soi-même, III, 3 ds LIVET Molière); 2. 1668 d'une personne (ID., Le Baron d'Albikrac, II, 9, ibid.). Prob. dér. du m. fr. griller « glisser » (cf. GDF.), demeuré dans les patois de l'Ouest, le voleur apparaissant et disparaissant de façon inattendue; griller est lui-même issu de écriller, de même sens, sous l'influence de glisser; v. écrille. Fréq. abs. littér. :73. Bbg. GALL. 1955, p. 468.égrillard, arde [egʀijaʀ, aʀd] n. et adj.ÉTYM. V. 1580 « voleur », d'où (1640) « personne libertine »; p.-ê. de griller « glisser », altér. de écriller, escriller (1170-1174), d'orig. germanique, anc. nordique skridla « glisser ».❖1 N. (Vx). Personne d'une humeur gaillarde dont l'allure et les propos peuvent effaroucher. ⇒ Coquin, fripon, gaillard, luron.1 (Julie.) […] que je suis contente d'avoir un tel époux ! Souffrez que je l'embrasse, et que je lui témoigne… — (Oronte.) Doucement, ma fille, doucement. — (M. de Pourceaugnac.) Tudieu, quelle galante ! Comme elle prend feu d'abord ! […] (Julie s'approche de M. de Pourceaugnac, le regarde d'un air languissant, et lui veut prendre la main.) — (M. de Pourceaugnac.) Ho, ho, quelle égrillarde !Molière, M. de Pourceaugnac, II, 6.2 C'est un jeune égrillard, beau, bien fait, de bonne mine, un peu étourdi, beaucoup libertin.2 Adj. (1668). En parlant d'une personne. Qui se complaît dans des propos ou des sous-entendus licencieux. ⇒ Dessalé, grivois, libertin. || Il devient égrillard avec l'âge. || Ce n'est pas un pornographe, c'est seulement un auteur égrillard.♦ (1656). En parlant d'une chose. Un peu libre, qui a une tendance à la gauloiserie. ⇒ Décolleté (vx), épicé, gaulois, libre, osé, salé, vert. || Histoire, chanson égrillarde. || Propos égrillards. || Il la regardait d'un air égrillard.3 Leurs maris sont revenus sur ce même bâtiment qui a ramené Yves, et elles sont là postées; soutenues déjà par quelque peu d'eau-de-vie, elles font le guet, l'œil moitié égrillard, moitié attendri.Loti, Mon frère Yves, IV, p. 20.4 Molinier affecte avec moi un ton plaisantin, parfois même égrillard, qu'il pense sans doute de nature à plaire à un artiste. Certain souci de se montrer encore vert.Gide, les Faux-monnayeurs, III, I, p. 287.5 À partir du XVIIe siècle, l'art d'assouvissement envahira tous les lieux où la chrétienté se désagrégera, jusqu'à proclamer enfin son triomphe par la gravure égrillarde, la déclamation sentimentale et la peinture pieuse.Malraux, les Voix du silence, IV, II, p. 528.❖CONTR. Austère, modeste, pudibond, pudique, puritain, réservé, sérieux.DÉR. Égrillardise.
Encyclopédie Universelle. 2012.
